Glaçures et émaux

Odile Majérus

« Les fautes que j’ay faites en mettant mes esmaux en dozes m’ont plus apprins que non pas les choses qui se sont bien trouvées : parquoy je suis d’advis que tu travailles pour chercher laditte doze, aussi bien que j’ay fait, autrement tu aurois trop bon marché de la science, et peut-estre que ce seroit la cause de te la faire mepriser. »
Citation des Discours Admirables, Bernard Palissy (1510-1590).

A la façon de Bernard Palissy, célèbre céramiste de la Renaissance, les étudiants ont recherché et optimisé par eux-même des compositions de glaçures pour terres de faïence, avec les propriétés optimales des glaçures (température de fusion adaptée au substrat, adhérence à l’objet et non fracturation de la couche), dans un but esthétique qu’ils s’étaient choisi. Certains ont recherché des glaçures opaques ou transparentes, satinées ou brillantes, incolores ou colorées avec des oxydes de métaux de transition. La composition et le choix des matières premières minérales déterminent la réactivité du mélange, la stabilité thermique du liquide formé et la solubilité des oxydes métalliques, la viscosité du liquide et l’adéquation du coefficient de dilatation avec celui du substrat. Autant de facteurs à maîtriser pour aboutir à une glaçure « réussie ». La difficulté de l’émaillage, qui repose sur la formulation d’une suspension stable, liée (visqueuse) et adhérente du mélange des matières premières, a été abordée avec l’émaillage d’un gobelet entier de faïence. Quatre jours pour comprendre pourquoi il a fallu des millénaires avant d’aboutir aux perfections d’œuvres céramiques comme celles de Palissy !


Gobelets émaillés par les étudiants à la fin de leur TP-projet.